Bi’Causerie – Les étiquettes

Compte rendu de la bi’causerie du 13/11/2000
Les étiquettes

Dans les dictionnaires et l’usage :

Dictionnaire étymologique :

  • Etiquette: 1837, « estiquette », marque fixée à un pieu, puis écriteau fixé sur chaque sac de procès; au XVIIIème siècle, au sens figuré: cérémonial, « d’après l’ordre des étiquettes ».
  • Etiqueter : le terme date de 1549!
  • Etiquetage : 1850…

 

Petit Larousse 2001 :
Etiquette : nom féminin, de l’ancien français « estiquer », attacher.

  1. petit écriteau que l’on fixe à un objet pour en indiquer la nature, le prix, le contenu.
  2. désignation qui précise l’appartenance de quelqu’un à un mouvement, notamment politique; ex.: député sans étiquette.
  3. ordre de préséance, cérémonial et usage dans une cour, une réception officielle: observer l’étiquette.

Chacun, parfois malgré soi, porte des étiquettes : médaille, scarification, badge… qui nous rattachent à des groupes. Bi’Cause crée son étiquette.
Nombre de participants aimeraient ne pas avoir d’étiquettes mais cela semble un phénomène social. Si on les refuse, bien souvent ce sont les autres qui vous les mettent; accepter ses étiquettes c’est se donner un sens, être accepté des autres comme faisant partie du groupe.

Pour certains, la séparation se fait d’emblée entre identité et « ce que je donne à voir » (étiquettes), « comment je me sens et qu’est-ce-que-j’accepte-de-dire-de-moi? ».
Les étiquettes permettent un fonctionnement cloisonné selon ses différents groupes d’appartenance.
Notion de plaisir de cloisonner les différents groupes, possibilités d’avoir plusieurs facettes, plusieurs secteurs d’activité; doit-on faire ses coming-out dans tous les groupes ?
–> danger de l’étiquette bi, cloisonner est moins dangereux!
Afficher ouvertement ses étiquettes, c’est militer. Les étiquettes attribuées par l’extérieur sont toujours péjoratives.
Remarque: certains participants refusent d’accepter l’idée d’étiquette que l’on se donnerait à soi-même ; pour eux, les étiquettes sont toujours données par les autres. Celles que l’on se donne seraient des revendications, non des étiquettes. Définition des étiquettes dans le débat du jour: sorte de titre générique nous rattachant à un certain nombre de groupes. La notion d’étiquette est souvent ressentie comme restrictive: c’est-à-dire montrer la bonne facette au bon moment ! L’étiquette bi a deux sens:

  • pour soi-même, comme composante de sa personnalité,
  • pour les autres, se faire reconnaître bi, faire front aux agressions homophobes et biphobes.

Comparaison de la personnalité à un iceberg : la partie cachée serait l’identité et la partie visible serait les étiquettes. Mais il y a autant de la bisexualité qu’il y a de personnes bi. L’important c’est son coming-out personnel, pour sa propre identité. Pour informer les autres, on s’oblige à mettre des étiquettes et pour garder sa sérénité (au travail par ex.) on ne donne pas toujours toutes ses étiquettes!

Idée qu’il est difficile d’être soi-même, de donner de l’amour si on ne donne pas tous les codes, si on n’affiche pas toutes ses étiquettes.
Danger des étiquettes: seraient « collées » à vie, sont immuables d’autant plus qu’elles sont perçues comme négatives.
Avantages : permettent de « noyer le poisson », de prendre ce qu’il y a de mieux dans les groupes d’appartenance, de jouer plusieurs rôles…

Question : l’étiquette bi affichée à Bi’Cause suffit-elle à nous réunir ? Ce seul groupe d’appartenance nous permet-il d’exister socialement, nous suffit-il à trouver un confort, un mieux-être?

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