Édité par Sidaction, le magazine « Transversal » a été créé en 2001, son tirage est de 9000 exemplaires. Destiné aux particuliers et aux professionnels intéressés par le VIH/sida, il rend compte des actualités de la lutte contre le sida dans les domaines de la recherche, de la clinique, des questions sociales, politiques et des droits. Réalisé par des journalistes professionnels, Transversal donne la parole aux acteurs de la lutte contre le sida.
Dans son numéro 23 de février-mars 2004, Transversal publiait un article de Florence Raynal « Bisexualité, dernier tabou ? » ainsi qu’une interview de Marie de Vathaire, alors présidente de Bi’Cause.
Si certaines personnes se reconnaissent bisexuelles, voire le revendiquent, nombreuses sont celles qui préfèrent le cacher.Alimenté par le refus social de la bisexualité et par l’homophobie vivace, ce décalage entre sexualité vécue et déclarée peut induire des comportements à risque face au VIH.Qui sont les bisexuels ? Combien sont-ils ? Énigme. Ou presque. « Aucune recherche portant sur les personnes bisexuelles […], même quantitative, ne peut prétendre avoir dévoilé des résultats à la fois représentatifs et précis de ce que serait l’ensemble de ce groupe », affirme Catherine Deschamps, chercheuse rattachée au laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France, dans Homosexualités au temps du sida. Tout dépend en effet de ce que l’on entend par « bisexualité ». En France, 4 % des hommes sexuellement actifs, âgés de 18 à 69 ans, ont eu dans leur vie au moins un rapport avec une femme pour les homosexuels et un rapport avec un homme pour les hétérosexuels, selon l’enquête ACSF. Cela suffit-il à les considérer comme bisexuels ? Sans doute pas. En fait, l’appellation « bi » recouvre des réalités diverses, difficiles à cerner et donc à étudier. On distingue ainsi les bi « successifs » : « Ils restent par exemple avec une femme pendant 15 ans, puis avec un homme durant 10 ans, puis à nouveau avec une femme, etc. », détaille Marie de Vathaire, présidente de l’association Bi’Cause (lire p. 10) ; les bi « simultanés », « qui ont besoin pour leur épanouissement de relations parallèles avec les deux sexes » ; les bi « planqués », « souvent des hétéros en apparence – certains sont mariés et ont des enfants –, mais qui ont des pratiques homos occasionnelles » ou encore les « libertins », « qui ne font pas la fine bouche face à des personnes de leur sexe sans se déclarer forcément bi ». Certains revendiquent une identité bisexuelle, d’autres non ; certains préfèrent plutôt parler de pratiques bisexuelles, d’autres se taire. D’autres encore, sans n’être jamais passés à l’acte, se considèrent bi. En tout cas, relate Catherine Deschamps dans Le Miroir bisexuel, « on sait maintenant que l’existence de pratiques bisexuelles est transversale à l’ensemble des identités sociosexuelles, que quelqu’un peut se dire et se sentir homosexuel ou hétérosexuel et entretenir des rapports sexuels avec hommes et femmes sans que ces rapports ne bouleversent sa perception identitaire personnelle. »
Pour lire la suite de l’article, téléchargez le document ici : Bisexualité, le dernier tabou ?
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