Début avril, la boîte aux lettres de Bi’Cause réserve une agréable surprise : une amie d’Outre-quiévrain, plus précisément parfaitement bruxelloise, nous invite à prendre contact avec elle ; sa démarche, au nom du centre LGBTI de la capitale belge, vise en fait à obtenir la participation de Bi’Cause à leur première initiative sur la bisexualité, samedi 10 mai.
Délibération rapide de notre Conseil d’Administration, accord de principe sous réserve du contenu.
Demandez l’programme
Il s’avère alléchant : à 14h, projection du super-documentaire de Laure Michel (« la bisexualité, tout un art » (Auquel Bi’Cause a modestement contribué, et où est notamment interviewé notre ami artiste et fidèle Bi’Causien Jann Halexander) zinvités de marque, deux associations bisexuelles de Flandres, l’association Polyamour de Belgique (http://polyamour.be/news.php) , Catherine Deschamps(Sociologue, elle a participé à la création de Bi’Cause en 1997, puis a publié notamment « le Miroir bisexuel »,ouvrage de référence ; il est malheureusement épuisé, mais on peut l’emprunter à la bibliothèque du centre LGBT Paris Ile de France), et Bi’Cause, représentée par son président.
Mais aussi, cette très opportune initiative s’inscrit dans une riche quinzaine LGBTI, culminant par la Marche des Fiertés, qui cette année, coïncide avec la journée IDAHOT.
En route vers l’aventure
11h10, largement en avance dans une Gare du Nord en pleine effervescence ; le TGV, gros félin semblant endormi, ingurgite sans efforts ses voyageurs. Puis il s’étire, baille et démarre. Une heure et quart après, bienvenue à Bruxelles-Midi, dans la cité du bilinguisme parfait.
Repérage plus ou moins laborieux, mon cortège individuel s’ébranle, grandes avenues peu accueillantes, puis s’enfonce, via le quartier à forte composante immigrée, vers le centre, dans une petite rue qui serpente.
A proximité, décoration de choix ; entre les maisons anciennes chargées d’histoire, les calicots et enseignes de type artistique-historique cohabitent à ravir avec les drapeaux arc-en-ciel. Voici le « Rainbowhouse (En bon hexagonal tendance francilienne, la question me vient à l’esprit : « pourquoi de l’anglais ?… « . La réponse arrivera d’elle-même dans l’après-midi : c’est le moyen (plus courant que l’espéranto !) pour éviter le doublon de chaque terme, chaque locution dans les deux langues, sinon l’appellation francophone devrait voisiner avec son équivalent néerlandophone !) ; la porte s’ouvre, accueil chaleureux, on a une bonne demi-heure pour souffler, se connaître, et sortir un assortiment complet de documents de Bi’Cause.
Un après-midi dense et riche
Pour visionner le film, nous grimpons deux étages par un escalier en colimaçon, classique dans les vielles maisons de cette partie du continent. La salle n’est pas très grande, des chaises manquent, on en rajoute, bon, on peut encore s’asseoir sur les tables repoussées en fond de salle. En tout, près de 40 personnes s’entassent.
Le documentaire est unanimement salué.
Mais l’espace d’accueil situé au rez-de-chaussée sera plus approprié et convivial pour la table ronde… sans table -, chacun-e s’assoit où il-elle peut, tabouret de bar, sofa, chaise ou pouf, tandis que derrière le bar, on s’affaire (et en Belgique, on sait faire !).
Commence le marathon linguistique de la sympathique animatrice, car des ami-e-s
néerlandophones sont là qui connaissent peu ou pas le français. Ils-elles sont membres des deux associations bisexuelles, l’une basée à Anvers, la plus ancienne et qui regroupe une quinzaine de membres, l’autre, toute récente, du Limbourg, forte de cinq ou six adhérent-e-s.
Une élue du CA de la « Rainbowhouse » se trouve avoir, elle aussi, participé à la fondation de Bi’Cause ? rencontres inespérées de personnes qui ne se connaissaient pas (ou si peu, par mail et ouï-dire).
Parmi les thèmes évoqués :
- L’identité bisexuelle, qu’est-ce ?
- Bisexualité ou pansexualité ?
- L’expérience d’associations où, pour garantir la parole, seules peuvent adhérer des personnes bisexuelles…
- Comment se faire respecter par les structures homosexuelles, travailler avec elles ?
- Une « classique » : bisexualité, « infidélité » et stéréotypes…
Bon, il nous aurait fallu un peu plus de temps, disons deux jours non stop !
Mais il a fallu terminer parfaitement cette initiative de qualité malgré une météo médiocre, et tout le monde s’est retrouvé autour du verre de l’amitié.
Ce n’est qu’un début, continuons le débat.
Le centre bruxellois reçoit dorénavant les informations de Bi’Cause au « fil de l’eau ». Nos ami-e-s regardent avec intérêt l’articulation entre nos soirées à thèmes (Bi’Causeries) et les soirées d’accueil sans thème (Bi’envenues, voire BIP). Je leur ai assuré que ce n’était pas des « marques déposées », mais la traduction en flamand n’est pas très parlante…
Ils-elles ne manquent pas d’idées ni d’énergie, et, on l’a vu, possèdent et fédèrent un
réseau conséquent de contacts.
Bravo, et merci d’avoir invité Bi’Cause.
Vincent-Viktoria
Brochure de l’événement :
http://issuu.com/rainbowhouse/docs/brochure_en_ligne?e=5064966/7333161#search
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