Il y a 7 semaines, la date du pique-nique d’été de Bi’Cause avait été fixée. Ce serait le dimanche 25 août, un an exactement après celui de 2012.
C’était compter sans les aléas climatiques.
Trois jours avant la date fatidique, les portables sonnèrent ; à quelques un-e-s, nous échangeâmes nos impressions : le jour choisi allait être le pire du mois d’août, pluie, vent, et une acidité thermique digne… de début juin.
Alors, si Paris-Plage était déjà plié, Bercy-Village sous l’eau ? Ah non : nous refusions de mettre de l’eau dans notre vin…
Que faire ? Annuler ? Triste. Anticiper d’un jour ? Impossible de prévenir tout le monde.
C’était dit : en route vers des solutions alternatives. Deux critères : un abri, une proximité.
Tiens, un kiosque à musique près de Gare de Lyon. Pour un ensemble à cordes vocales bi’causiennes, pas si mal. Et une dalle de béton au sec. Square Armand Trousseau, veille de la date annoncée, à la même heure, quelques bambins s’ébattent avec leurs parents, on peut le pressentir désert le lendemain…
Affaire lancée. Mail complémentaire. Deux rendez-vous pour le prix d’un.
Bercy midi trente, ciel bas, temps aigrelet, on se retrouve. Texto, Albina ne viendra pas, veille au soir fatigante, à peine levée à l’heure du rendez-vous… C’est lâche.
Marielle, Natacha, Lorraine, Gabriel-le et moi, chic, tout le monde rentre dans petite voiture. Arrivée au lieu dit, tour du square, les places sont aussi rares que le soleil, Pierre-Henri est là, « on se gare et on arrive ». À 250 m, l’avenue Ledru-Rollin nous en propose une… vite, on dégarnit le coffre des victuailles et de la banderole !
On se retrouve, bises (au singulier, ça fait froid, au pluriel, ça réchauffe !), on tire les ingrédients des sacs, s’installe en rond, tachant de se protéger de la dalle un peu sableuse.
Arrivent Yvon et son ami. Petit tour de jus de raisin amélioré, rosé et… frais. « Qui veut de la rouelle… je prendrais bien de la salade composée au quinoa… découvrez mes rillettes thon/St Moret, c’est une première… ». Et les discussions vont bon train.
Objectivement, le café thermos accompagné du super cake au chocolat sont pris debout : la fraîcheur de la pierre a vaincu la douceur des échanges, et si l’une est pieds nus en tongs et résiste sans difficulté, l’autre, pull léger sous gabardine, commence à blêmir de froid. Rangement rapide, banderole roulée, le signal du départ.
Même si deux ne suivent pas le mouvement, on se retrouve assis-e-s à six dans un café restau très sympa (on vous en reparlera…), et on y passe près de 3 heures à refaire le monde.
L’intime tricote avec l’avenir de l’humanité (bien sûr… c’est la bisexualité !), les urgences militantes du moment avec les difficultés d’être, la famille sociale et/ou recomposée avec le désir d’enfant, le sérieux avec la légèreté des vacances proches, le tout dans la sérénité d’être ensemble.
Réuni-e-s avec l’histoire et les aspirations de chacun-e, qu’on soit adhérent-e de Bi’Cause ou non, responsable ou sympathisant-e, qu’on soit femme, homme, transgenre, queer, bi, homo, ou autre.
Ensemble, on a chaud, et on fait un pied de nez à l’ingratitude climatique. Et toc.
Ah oui, ç’aurait été dommage d’annuler ce pique-nique !
Vincent-Viktoria
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