Don du sang : « Pas cette année chéri, j’ai don du sang… »

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Tout donneur masculin potentiel qui a eu des relations homosexuelles et le reconnaît lors de l’entretien médical qui précède le prélèvement se voit écarté : ce principe de la « sélection des donneurs » repose sur une circulaire de la Direction générale de la santé du 20 juin 1983.

L’objectif de cette circulaire est d’écarter les « groupes à risques », ceux où la prévalence du virus est statistiquement la plus forte car les tests pratiqués sur les échantillons de sang ne permettraient pas de garantir une sécurité à 100 %.

Or, c’est le possible « comportement à risque » d’un individu qui entraîne une plus grande exposition aux maladies sexuellement transmissibles plutôt que son orientation sexuelle. En conséquence, le critère de l’orientation sexuelle n’est pas en soi un risque. C’est la multiplicité des relations à risque et des partenaires qui constitue un facteur de risque quels que soient l’orientation sexuelle et le genre de la personne.

Écarter des hommes pour la seule et unique raison qu’ils ont eu un jour une ou des relations avec d’autres hommes (qu’ils soient homosexuels ou bisexuels), cela porte un nom : la discrimination.

La responsabilisation de chacune et de chacun, y compris en matière de don du sang, ne passe pas par l’interdiction et le rejet, mais par la conviction et l’engagement pour la prévention sous toutes ses formes.

Le 4 novembre 2015, suite à l’adoption en première lecture par le parlement d’un amendement à la loi Santé disposant que « nul ne peut être exclu du don du sang en raison de son orientation sexuelle », et après que la Cour de justice de l’Union européenne a rappelé à la France le « principe de non-discrimination fondée sur l’orientation sexuelle » pour la sélection des donneurs, le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a présenté un projet de modification de l’arrêté du 12 janvier 2009 fixant les critères de sélection des donneurs de sang.

La réglementation relative au don du sang des hommes gays et bisexuels évoluerait ainsi : l’ajournement permanent au don du sang en cas de relation sexuelle entre hommes sera remplacé par un ajournement temporaire de 12 mois après la dernière relation sexuelle. Le don de plasma sécurisé par quarantaine deviendra possible sans ajournement particulier lié à l’orientation sexuelle.

Alors qu’il n’est demandé que 4 mois de fidélité à unE hétérosexuelLE, les HSH seraient désormais condamnés à un an d’abstinence s’ils souhaitent donner leur sang…

« Pas cette année chéri, j’ai don du sang… »

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