Bi’Causerie – Anti-manuel d’éducation sexuelle

Compte rendu de la Bi’Causerie du 12/06/06 – Anti-manuel d’éducation sexuelle

 

1 – Permanence de l’obsession sexuelle

Lors des auditions devant la Commission parlementaire qui s’est saisie du fiasco judiciaire qu’a été l’affaire d’Outreau, la déposition du procureur de Saint-Omer qui avait pendant toute l’affaire supervisé le travail du juge d’instruction, fut saisissante : il déclara lui-même en substance devant cette Commission que « l’ensemble du corps judiciaire avait été victime d’une mystification collective devant des allégations à caractère sexuel « .

Dès 2005, soit bien avant que l’ensemble des accusés de l’affaire d’Outreau ne soient définitivement blanchis des accusations dont il étaient l’objet, Marcela Lacub et Patrice Maniglier, saisis par l’hystérie collective qui s’empare trop souvent du corps social dès que la sexualité est en jeu, écrivirent l’Anti-manuel d’éducation sexuelle.

Cet ouvrage est d’une grande richesse. Nous allons simplement vous en proposer quelques éclairages qui peuvent nous intéresser, en tant que bisexuels.

1er éclairage : l’abstinence et la fidélité sexuelle

Lors d’une précédente Bi’Causerie sur la « Fidélité bisexuelle », nous en étions venus à la conclusion qu’il n’y avait que 2 manières de rendre compatibles bisexualité et vie avec un conjoint monosexuel ;

– soit le conjoint monosexuel accepte l’infidélité sexuelle du conjoint bisexuel,

– soit le conjoint bisexuel parvient à s’abstenir de toute relation homosexuelle.

Or, comme en réponse, les auteurs rappellent, page 63, ce que Freud, écrivait en 1908 dans « La Vie sexuelle » :

« La maîtrise par la sublimation des forces pulsionnelles sexuelles, seule une minorité y parvient. La plupart des autres deviennent névrosés. La plupart des gens qui composent notre société ne sont pas bâtis pour l’abstinence » et, plus loin :

« Le remède à la maladie nerveuse issue du mariage serait bien plutôt l’infidélité conjugale « .

2ème éclairage : la tragédie du sexe

Les auteurs soulignent l’incapacité de notre société à vivre un sexe naturel et léger, et écrivent à ce sujet, page 183 :

« Tout se passe comme si on avait conservé de la morale sexuelle de jadis l’idée que le sexe ne saurait être en soi une activité bonne, nécessaire, qu’il faut protéger activement et positivement, mais qu’il s’agit d’une activité dangereuse, inquiétante, dramatique ».

puis page 196 :

« On devrait s’étonner qu’une société qui se prétend libérée, continue à manifester pour le sexe une curiosité détaillée en y scrutant les indices du bien et du mal, en faisant de cette expérience le lieu tragique de notre être »

et aussi, page 313 :

« Si tout cela choque, c’est parce qu’on accorde au fait sexuel une importance dramatique ».

et rappellent, page 230, que D.H. Lawrence avait démontré en 1929 dans « Pornographie et obscénité » que « ce qui est obscène, ce n’est pas la vie sexuelle elle-même, mais cette société pudibonde qui fait de la grande puissance cosmique qu’est le sexe un  » vilain petit secret » « .

Par Michel et Jérôme

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