Compte rendu de Bi’causerie du 27/02/12 autour de la définition de la bisexualité
Rappel de la Bi’Causerie du 12/12/11
En soi l’homosexualité est aussi limitante que l’hétérosexualité : l’idéal devrait être de pouvoir aussi bien aimer une femme qu’un homme, n’importe quel être humain, sans éprouver ni peur, ni contrainte, ni obligation.
Simone de Beauvoir
Bi’Causerie du 27/02/12 : Bisexualité et pansexualité
1- Le Manifeste des bisexuel-les donne une très large définition de la bisexualité?:
« Nous sommes attirés affectivement et/ou sexuellement par des personnes de tout sexe et de tout genre, sans nécessairement avoir de pratiques sexuelles, et nous l’assumons. Nous aimons vivre nos désirs, nos plaisirs, nos amours, simultanément ou successivement. Nous les vivons, comme chacun, de façon permanente ou transitoire. Nous nous octroyons un large choix de possibilités sexuelles, de l’abstinence au multipartenariat. Nous ne différons des personnes monosexuelles que par cette double attirance. Parmi nous, certaines vivent leur bisexualité comme un choix, pour d’autres, elle va de soi. Nous la vivons dans notre identité et/ou dans nos pratiques. Ce que nous partageons, c’est la volonté de l’assumer en soi et, si possible, avec les autres. »
Ce texte a été mis au point dans le courant des années 2000, la dernière actualisation date de 2007.
Ces formulations ont été issues de la plus large consultation et participation des adhérentes et adhérents de Bi’Cause. Elles sont ainsi faites pour que chacune et chacun puisse s’y retrouver, mais en même temps cimentent une conscience partagée entre nous.
2- La Pansexualité comprend toutes les formes de sexualité présentes dans l’espèce humaine : l’homosexualité (gays et lesbiennes), la bisexualité, la transsexualité, le transgenre et l’hétérosexualité(Voir http://digilander.libero.it/pansexuality/Francese/Testi_Francese/teoria-pansessualita.htm) . Ces tendances peuvent se manifester de façon permanente ou épisodique.
Dans son Dictionnaire Critique, le Professeur Haeberle donne la définition suivante :
Pansexualisme, (parfois « pansexualité »), terme tiré du grec (« pan » : Tout) signifiant amour sexuel omnicompréhensif. Cette approche « cette philosophie » est fondée sur la conviction que le (potentiel sexuel peut « et devrait » se tourner vers n’importe quel objet ou individu
Voir http://digilander.libero.it/pansexuality/Francese/Testi_Francese/teoria-pansessualita.htm).
On voit donc les analogies entre les deux concepts.
3- Le mot « homosexuel » a été inventé d’abord en 1864, en Angleterre, et est entré au dictionnaire français en 1891. Les références antérieures étaient datées (antiquité grecque) ou connotées (référence aux textes bibliques ou des premiers chrétiens). En miroir, le mot « hétérosexualité » a vu le jour en 1894, le tout définissant deux catégories de logique antagoniques. Des études et publications comme les rapports Kinsey (1948 et 1953) ont apporté leur contribution en vue de banaliser ce qui était vécu comme une anomalie, un péché, une maladie, une déviation, un danger pour la jeunesse ou l’hygiène publique([ A l’Assemblée Nationale, Paul Mirguet a le 18/07/1960 déposé un amendement, incluant dans les fléaux sociaux, à combattre l’homosexualité au même titre que l’alcoolisme et la prostitution (!), adopté par 323 voix pour, 131 contre et 12 abstentions)], tout en incluant déjà dans sa grille l’item « Bisexuel sans préférence ».
La bisexualité a pris son essor dans les années 1960-1970, comme dépassement/élargissement de ce carcan. A son tour, un sexologue et psychiatre américain Fritz Klein, propose en 1978 une autre grille de lecture (voir annexe).
Cette grille élargit le champ (le chant) des possibles, et situe l’individu dans une globalité (pratiques, envies) et un cheminement.
5- En fait, il a été à maintes reprises évoqué lors des réunions de Bi’Cause, de quelque nature que ce soit, qu’il y avait, à la limite, autant de bisexualités que de bisexuels. La bisexualité peut-elle représenter un idéal ? Ce serait tentant pour une association constituée au millénaire dernier, qui va vers ses 15 ans, qui est de plus en plus reconnue dans le mouvement LGBT. Mais ce serait aussi substituer à des normes réductrices une nouvelle norme, alors que nous y opposons une volonté d’ouverture, même si cela peut aussi être déstabilisant.
Pourquoi ne pas aller vers la possibilité, à terme, que chacune et chacun ne soit plus obligé-e de se définir, de nommer sa vie, de se conformer à son penchant qui peut n’être que momentané ?
6- Une telle logique interroge profondément la société. De même que Bi’Cause soutient comme droit démocratique premier la possibilité pour toutes et tous de se marier, d’avoir des enfants si on le veut, l’association interroge aussi sur les fondements de la vie sociale que sont le couple, la famille, la domination des schémas de type hétérosexistes([Voir l’Association pour la Disparition des Archétypes Masculins)], car il est aussi vrai que, si elle inclut la question « identitaire », d’affirmation et de convivialité, elle est partie prenante de tous les combats sociaux importants, et veut faire entendre sa voix pour dépasser les normes et archétypes sclérosants.
L’une de nous disait « l’amour, c’est le don, c’est la joie du plaisir donné, et c’est révolutionnaire ! »
Vincent
Merci aux participant-es membres ou non de Bi’Cause, à l’animateur (Nicolas), et aux relecteurs.
Petit complément via un article de notre ami du biplan :
http://biplan.yagg.com/2014/11/09/bisexualite-et-pansexualite-meme-combat/
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