Concert des 25 ans de Bi’Cause

Retours sur le concert d’anniversaires des 25 ans de Bi’cause.
Le 18 octobre 2022, à La Foisonnante 123 Av. Jean Jaurès, 75019 Paris.

Introduction (en substance…)

Ce soir s’ouvre notre concert pour les 25 ans de Bi’Cause.
Bon, on a déjà, le jour dit, fait un repas d’anniversaire, le 26 mai dernier. Je souhaite revenir sur les 3 périodes qui caractérisent notre association :

En gros de 1997 à 2003 : Les prémisses au Centre (à l’époque) Gay et Lesbien de Paris, après un
phénomène de rejet de femmes bi de la part de lesbiennes, fin 1995, puis la création d’un groupe bi,
qui devient en mai 1997 Bi’Cause. Association qui dès juin défile à la « Gay Pride », puis développe
ses grandes ambitions : séminaire européen, participations aux universités d’été, qui affirme son
existence, au début assez marquée par « l’attirance envers les femmes et les hommes ». Qui,
également, développe ses approches dans 3 directions : l’affirmation d’une identité bi, la recherche
inter-associative, et la convivialité

Puis, jusque milieu des années 2010, une période qui s’ouvre par l’adoption de notre premier
manifeste : « être attiré(e) par des personnes de tout sexe et de tout genre », et simultanément
notre manuel de prévention VIH IST. 2009 marque le premier événement relatif à la JIB (Journée
Internationale de la Bisexualité). Autant d’éléments structurants et fondamentaux, malgré quelques
départs, un peu de passages à vide. On renoue également et on approfondit avec le mouvement
associatif : SOS homophobie en 2010 (qui inclura dans son rapport dès 2014 un chapitre bi phobie),
meilleure reconnaissance à l’Inter LGBT, élection au CA du Centre LGBT de Paris et d’IDF. Et 2016
notre grande année bi-sex-style, et 2017 nous fêtons nos 20 ans.

Enfin, dès 2016, on voit poindre les prémisses de ce qui l’éclosion de la pansexualité en 2017 : depuis
plus de 5 ans, Bi’Cause se positionne comme association bi, pan et plus. Notamment grâce à notre
ami ici présent, Christophe, premier artiste français à s’être déclaré pansexuel en 2012, il a fêté ses
10 ans de Coming Out ! Outre le virage de non-binarité de genre, pris très tôt il y presque 0 ans, on
l’a vu, nous voulons ce faisant nous positionner clairement dans les attentes qui se développent
notamment dans la jeunesse.

Nous en sommes aussi, ce jour, à la 4 e semaine placée sur la bannière de la JIB 2022 : ouverte par la
sortie d’une tribune signée par 65 personnes et 35 organismes (dont 34 associations), elle s’est
matérialisée (coorganisées avec l’Inter LGBT) par

  • la table-ronde bien suivie le 23/09, date officielle de la JIB, et qui va être prochainement disponible en vidéo, puis
  • la marche du 25, à l’appel de 20 associations, prometteuse malgré un participation un peu faible ;
    merci à nos DJ, Kloé et Nina, qui ont pleinement assuré.
    Citons aussi d’autres événements auxquels Bi’Cause a été invitée, dont une table-ronde de Shams
    France sur la bisexualité dans la communauté maghrébine et moyen-orientale en début de ce mois.

Bref, cette année, nous avons décidé de faire durer la Journée… pendant quasiment un mois. Mais
notre visibilité bi, pan et plus, elle n’est pas que ponctuelle, elle dure toute l’année, certes ponctuée
par les journées pan (24 mai) et bi+ (23 septembre).

Un mot encore sur la période difficile que certans d’entre nous vivent : la transphobie s’étale à
longueur de médias, et il faudra occuper le pavé lors du TDoR 20 novembre. Et plus près encore, les
26 octobre et 8 novembre sont des dates importantes pour les droits des personnes intersexes, donc
ne ratez pas les initiatives.

Et pour tout cela, nous vous invitons à participer aux événements, et à renforcer Bi’Cause.
Mais place au spectacle !

Vi-Vi, co-porte-parole de Bi’Cause

  • Merci à
  • Lou
  • Enzo
  • Maïk
  • Christophe
  • Jann
  • Claudio
  • Icee Drag On
  • Benjamin
  • À l’équipe de la Foisonnante

Désolée de l’absence fortuite de Valérie et Betty, qu’on embrasse bien fort

Un mot pour les 25 ans de Bi’Cause

Nous sommes donc invités pour les 25 ans de Bi’Cause. C’est notre Vi-Vi nationale qui nous accueille
avec un discours fort intéressant, comme à l’habitude. Non, l’exposé ne sera pas trop long, elle est la
gardienne du phare qui nous rassemble, et conserve jalousement la flamme afin qu’elle ne s’éteigne
pas. Encore un grand merci à Vi-Vi.


Donc nous commençons par l’entrée. L’artiste saute à pieds joints dans la bassine, éclaboussant au
passage tous les bien-pensants – ceux qui veulent décider à notre place. Dans la foulée, n’hésitant pas
à pratiquer l’autodérision, jusqu’à se moquer de lui-même pour mieux démontrer la réalité de la
cause LGBT, par la même occasion chasser tous les préjugés et la bêtise de l’ignorance. Pas une
seconde il ne se déparera de son sourire, doublé d’un humour grinçant. Une performance qui
méritait d’être soulignée. Un artiste qui peut prétendre à un avenir prometteur.


Puis vient le premier plat, servi par notre maître d’hôtel d’un soir, en la personne de Christophe – on
dirait même qu’il a fait ça toute sa vie. Après quelques productions toute personnelles, il nous
représente un peu par magie une mini Whoopie Goldberg plus vraie que nature, avec qui il fera un
duo remarquable, pour ensuite lui laisser la scène. Intimidée un peu au début, et une fois lancée,
quelle performance. Les fans apprécieront, et nous ne pouvons que lui souhaiter de continuer son
long parcours.


Voilà que Christophe nous annonce le plat principal, le produit maison, dont on ne se lasse pas, en la
personne de Jann Halexander, toujours fidèle à lui-même, une valeur sûre, de la bonne chanson
comme on aimerait en entendre plus souvent, et, cerise sur le gâteau, doublé d’un talent de conteur.
On ne peut qu’être comblé, une prestation de qualité, on le reverra avec grand plaisir.
Et puis un repas sans champagne, surtout pour un anniversaire, est inconcevable. Christophe nous
amène la bouteille sur scène, et là, le bouchon saute, une étoile en jaillit, une artiste tout en lumière,
belle, qui bouge et chante avec aisance, et qu’on croirait tout droit sortie d’un célèbre cabaret
parisien. Quelle voix, et ce rythme, que du bon du début à la fin. Ne laissons pas cette étoile se
perdre dans le firmament, elle est beaucoup trop précieuse.


Comme tout repas qui se respecte, arrive le dessert, et là, bien malin celui qui pourra s’emparer
d’une part. Ce gâteau, il est vivant, voire explosif, il est déchainé, il saute, rebondit, enchaînant avec
un rythme d’enfer des reprises. Tant pis pour leur part, on assiste à une telle performance, et encore,
chapeau bas l’artiste.


Et puis Christophe annonce le café, ça sent le dénouement, les regrets aussi – mais les meilleures
choses ont une fin ! -, puis nous présente celles et ceux qui ont contribué à ce merveilleux spectacle.
Rideau.


En conclusion, une soirée avec peu d’artistes, mais la qualité était au rendez-vous. Le public
enchanté. Tous ceux qui ont assuré ce spectacle et partagé leurs talents, d’une modestie exemplaire.
Comme dirait le regretté Michou « quelle belle soirée ! » Au passage, nous les remercierons pour
leur bénévolat, ainsi que l’hommage à nos chers disparus. Quant à ceux qui brillaient par leur
absence, je ne dirais qu’une seule chose, les absents ont toujours tort.
Donc le quart de siècle de Bi’Cause a bien été une réussite, en lui souhaitant encore de nombreuses
années.

Marie-Claude, reportère d’un soir octobre 2022

affiche du concert des 25 ans
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