À propos de « Mon meilleur ami », long-métrage argentin de 2017 de Martin Deus (sortie en France le 27 Mars 2019)
Ce film ne manque pas d’histoires en double : deux familles, deux générations, et à chaque fois deux potes, deux ados, deux clichés déconstruits et deux intrigues amoureuses ou presque, et aussi ce qui se situe dans l’action du film et en dehors. Est-ce pour autant des histoires binaires ? Non, ce sont plutôt des comparaisons. Tout en étant LGBT-friendly le film n’est pas militant. La question de la bisexualité est effleurée seulement en filigrane à travers les recherches timides d’un des deux protagonistes. La réponse a posteriori à ce questionnement viendra au moyen d’un tee-shirt ou d’un pull. Mais en dire plus serait un spoiler…
Dans la déconstruction des clichés il y a premièrement le couple avec enfants. La mère prend les décisions, sans pour autant tomber dans l’autoritarisme primaire ou ressembler à une matrone. Elle est tout simplement une femme moderne qui aime ses deux fils dont Lorenzo. Le père marche plus à l’affectif et tisse les liens, presque comme un pote, aussi bien avec ses fils qu’avec Caíto, le fils de son ancien ami. Deuxièmement le duo des nouveaux potes Lorenzo et Caíto son aîné : ici le plus jeune s’approprie le rôle du père avenant envers le plus âgé.
En bonus, ce qui se situe avant le temps de narration du film et ce qui est seulement raconté oralement c’est le conte de Cendrillon revisité, mais sans côté romance. Il y est réduit à la corvée, et alourdi en plus par une rébellion aux conséquences dramatiques. Ici Cendrillon c’est Caíto, qui fuit sa famille recomposée à problèmes pour atterrir en Patagonie dans sa nouvelle famille d’adoption informelle. Le réalisateur montre ensuite cette famille modèle aussitôt bousculée par ce nouvel arrivant. Désirera-t-il y trouver son point d’attache ou même son prince charmant ? Ou choisira-t-il la fuite encore et encore ?
La réponse à l’écran actuellement en salle. Avec en plus quelques paysages assez ardus mais beaux, des acteurs qui ne jouent pas mais vivent la vie de leurs personnages, et par moments, des musiques prenantes.
Vladi mirM