Travail sexuel et Bi’Cause – Position du 18 octobre 2018

Contexte

Les travailleur·se·s du sexe, entre autres les personnes trans, sont aux premières lignes des violences. L’événement le plus visible est l’assassinat de Vanesa Campos à la mi-août.

Bi’Cause avait ouvert la discussion sur le sujet de la prostitution en 2014.

Suite aux Bi’Causeries des 10/09/2018 (avec le STRASS et ACCEPTESS-T) et 26/09/2018 (avec Doryan Marguet, acteur porno bi), la tendance se dessine nettement à Bi’Cause pour considérer que la situation a empiré depuis la dernière loi de 2016, pour affirmer notre soutien, notamment face aux agressions, à la dégradation des conditions de santé, de prévention, de vie sociale, enfin pour saluer le travail fait par les association qui les aident.
La tendance se dessine, et on trouvera ci-joint la prise de position calée en CA jeudi 18/10 par dix voix pour et une contre, mais on ne considère pas que le débat est clos, nous pouvons continuer à l’approfondir.


Prise de position

Bi’Cause n’a jamais affirmé de position claire sur la question du travail du sexe, ni avant la dernière loi du 16 avril 2016(1), ni depuis. Le Conseil d’Administration décide de lancer le débat avec cette petite contribution, qui ne demande qu’à être affinée et enrichie.
De manière délibérée, dans un premier temps, nous abordons le sujet principalement sous l’angle des rapports sexuels tarifés, bien que le travail sexuel ne s’y résume pas, comme l’ont bien dit tant le STRASS que l’acteur porno, bi, que nous avons reçus.

Bi’Cause doit sortir du mutisme, de « l’absence de position ».
En effet :

  • la loi du 16 avril 2016 maintenant s’applique depuis plus de 2 ans, et nous pouvons dresser des constats avec un peu de recul,
  • notamment – puisque c’était un objectif-phare affiché par la loi -, pour celleux qui le souhaitent, la dite « sortie de la prostitution » est un leurre(2),
  • le débat social et sociétal peut et doit être relancé,
  • nos ami·e·s de et en-dehors de l’inter LGBT nous y invitent à juste titre,

Bi’Cause doit clairement affirmer sa solidarité avec les personnes concernées – et a commencé à la faire depuis cet été !
En effet :

  • la sécurité des personnes a de toute évidence diminué, pire, l’insécurité de tout instant a crû considérablement (jusqu’au récent meurtre de Vanesa Campos),
  • la santé des personnes s’est détériorée, à l’encontre des politiques affichées ou poursuivies,
  • l’objectif est bien de conquérir et garantir pour ces personnes un/des espace/s clair/s et sécurisé/s,
  • le tout en donnant la parole aux personnes concernées et en leur assurant une réelle prise en compte.

Bi’Cause estime qu’il faut revoir tout le dispositif législatif, réglementaire, y compris les délégations de pouvoir attribuées aux collectivités locales.
En effet :

  • la loi ne protège pas, elle complique le quotidien des personnes en situation de travail du sexe, alors qu’elle prétend le contraire,
  • le débat de société a été tronqué et doit être rouvert,
  • la loi n’assure pas l’accueil et l’intégration des plus faibles, notamment les migrant·e·s et parmi elleux les personnes trans,
  • la loi prétendument contre le proxénétisme est bien légère contre les vrais exploiteurs et sert plutôt à menacer ou réprimer celleux qui aident et soutiennent les travailleur·se·s du sexe.

Bi’Cause se mobilise pour que les luttes convergentes contribuent à changer toute la société.
En effet :

  • la société, globalement, est très loin d’assurer la pleine intégration des personnes trans,
  • la société, ou au moins certaines parties remuantes et fortes en verbe, continuent de déconsidérer les LGBTQI+,
  • les manifestations concrètes, violentes, meurtrières de sexisme et de machisme n’ont pas diminué, au contraire,
  • l’esclavage et la traite humaine sont à combattre sur tous les terrains.

Cette contribution va inspirer les prochaines prises de position de Bi’Cause en tant que de besoin (signature de communiqués, d’appels, débats inter-associatifs…). Sa formulation en est soumise aux membres de Bi’Cause, en vue de rectification et de publication rapide sur le site.

Le 18 octobre 2018
Votée sur la base de 8 présent·e·s et 3 représenté·e·s par 10 voix pour et 1 contre

(1) « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées »

(2)  » Si on estime à environ 30 000 –chiffre officiel- les travailleur·se·s du sexe, 55 personnes sorties en deux ans, cela 0,18% ; de plus, les critères et leur mise en place sont léonins


 

Même prise de position en version genre neutre

Ce texte utilise les formes neutres du français inclusif, signalées par un astérisque*.
Quelques ressources linguistiques sur le genre neutre :

 
Bi’Cause n’a jamais affirmé de position claire sur la question du travail du sexe, ni avant la dernière loi du 16 avril 2016(1), ni depuis. Le Conseil d’Administration décide de lancer le débat avec cette petite contribution, qui ne demande qu’à être affinée et enrichie.
De manière délibérée, dans un premier temps, nous abordons le sujet principalement sous l’angle des rapports sexuels tarifés, bien que le travail sexuel ne s’y résume pas, comme l’ont bien dit tant le STRASS que l’acteur porno, bi, que nous avons reçus.

Bi’Cause doit sortir du mutisme, de « l’absence de position ».
En effet :

  • la loi du 16 avril 2016 maintenant s’applique depuis plus de 2 ans, et nous pouvons dresser des constats avec un peu de recul,
  • notamment – puisque c’était un objectif-phare affiché par la loi -, pour celleux qui le souhaitent, la dite « sortie de la prostitution » est un leurre(2),
  • le débat social et sociétal peut et doit être relancé,
  • nos ami·e·s amiz* de et en-dehors de l’inter LGBT nous y invitent à juste titre,

Bi’Cause doit clairement affirmer sa solidarité avec les personnes concernées – et a commencé à la faire depuis cet été !
En effet :

  • la sécurité des personnes a de toute évidence diminué, pire, l’insécurité de tout instant a crû considérablement (jusqu’au récent meurtre de Vanesa Campos),
  • la santé des personnes s’est détériorée, à l’encontre des politiques affichées ou poursuivies,
  • l’objectif est bien de conquérir et garantir pour ces personnes un/des espace/s clair/s et sécurisé/s,
  • le tout en donnant la parole aux personnes concernées et en leur assurant une réelle prise en compte.

Bi’Cause estime qu’il faut revoir tout le dispositif législatif, réglementaire, y compris les délégations de pouvoir attribuées aux collectivités locales.
En effet :

  • la loi ne protège pas, elle complique le quotidien des personnes en situation de travail du sexe, alors qu’elle prétend le contraire,
  • le débat de société a été tronqué et doit être rouvert,
  • la loi n’assure pas l’accueil et l’intégration des plus faibles, notamment les migrant·e·s migranz* et parmi elleux les personnes trans,
  • la loi prétendument contre le proxénétisme est bien légère contre les vrais exploiteurs et sert plutôt à menacer ou réprimer celleux qui aident et soutiennent les travailleur·se·s travaillaires* du sexe.

Bi’Cause se mobilise pour que les luttes convergentes contribuent à changer toute la société.
En effet :

  • la société, globalement, est très loin d’assurer la pleine intégration des personnes trans,
  • la société, ou au moins certaines parties remuantes et fortes en verbe, continuent de déconsidérer les LGBTQI+,
  • les manifestations concrètes, violentes, meurtrières de sexisme et de machisme n’ont pas diminué, au contraire,
  • l’esclavage et la traite humaine sont à combattre sur tous les terrains.

Cette contribution va inspirer les prochaines prises de position de Bi’Cause en tant que de besoin (signature de communiqués, d’appels, débats inter-associatifs…). Sa formulation en est soumise aux membres de Bi’Cause, en vue de rectification et de publication rapide sur le site.
Le 18 octobre 2018

Votée sur la base de 8 présent·e·s présenz* et 3 représenté·e·s représentæs* par 10 voix pour et 1 contre

(1) « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées »

(2)  » Si on estime à environ 30 000 –chiffre officiel- les travailleur·se·s du sexe, 55 personnes sorties en deux ans, cela 0,18% ; de plus, les critères et leur mise en place sont léonins