Prise de position : Marche des fiertés, genres, biphobie

Bi’Cause se réjouit du succès de la Marche des Fiertés de Paris. Il est important et significatif que le thème des droits des trans ait été fédérateur pour tout le mouvement, et très bien perçu et reçu par la population dans les rues de Paris samedi 2 juillet ! Nous aurions envie de dire au gouvernement et à la représentation nationale : « rendez-vous… à l’évidence, vous êtes cerné-e-s ».

À cette réussite, Bi’Cause est fière d’avoir contribué. Notre proximité avec la cause trans est ancienne.

En effet, il y a quelques jours, nous animions une « Bi’Causerie » (soirée à thème) sur la bisexualité, qui, pour nous, mène à la non-binarité, en ce qu’elle casse les codes, normes et stéréotypes, fussent-ils présents aussi dans nos communautés LGBTI++.

De la bisexualité, rappelons ce qu’en écrivait une des cofondatrices de Bi’Cause : « davantage qu’une identité elle-même, (elle) est une formidable fouteuse de merde, une délatrice de l’invisible. » (Catherine DESCHAMPS)

Il y a d’autres « fouteuses de merde » : ce sont les personnes qui revendiquent le droit à l’identité de genre, tous les droits afférents. Parce que concrètement elles bousculent les constructions genrées, normatives, souvent sexistes, à fort relent patriarcal. D’où le rejet par M. Toutlemonde de celui qui « prétendrait venir dans notre cercle d’élite supérieure, alors qu’elle est née femme (ou autre) », ou de celle, « la traîtresse, ou plutôt le traître, qui a déserté ce même cercle et n’a pu supporter de rester un homme, un vrai ». Rajoutons encore des guillemets pour tous les autres « monstres », qui se situent entre ces deux pôles, ou ailleurs.

Il y en a assez d’entendre des « tu t’es vue, hommasse ! casse-toi, travelo ! ». Assez des contes de la phobie ordinaire. Assez d’exclusion, voire de ratonnade. N’oublions pas que, en 1969, à Stonewall, les trav’ et trans’ étaient en première ligne de la révolte !

L’être humain a d’autres droits, il doit avoir tous les choix, et tous méritent le respect ! Et, condition sine qua non, obtenir que toutes les lois françaises, en la matière, soient revues de fond en comble !

Nous le savons, car « bi » (ou « pan », ou a-sexuels, ou autres, ou…), nous avons souvent souffert de l’invisibilité, de la négation, de la dérision. Et certaines, certains y sont encore confronté-e-s.

Il est vital, pour Bi’Cause, que cela change. Cela a été le cas :
– pour SOS homophobie qui inclut un chapitre biphobie dans son rapport ;
– pour le MAG jeunes LGBT qui crée un groupe interne et d’activités externes sur la question ;
– encore pour l’engagement du Centre LGBT de Paris, de l’inter LGBT, parties prenantes des campagnes et événements que nous initions ou que nous construisons en commun ;
– pour toutes les AIDES dont nous bénéficions ;
– pour les élu-e-s et équipes municipales qui nous soutiennent…

Sans oublier nos nombreuses/eux ami-e-s de régions, assoc’, Centres  – enfin, citer toutes les associations partenaires serait trop long, et, tant mieux, la liste ne cesse de grandir !

Que cela change, jusqu’à ce qu’on n’ait plus besoin de se distinguer, d’insister, de revendiquer. Oui, c’est un rêve général qu’on a le droit de faire !rche des fiertés

Parce que l’amour est un droit. Parce que le choix de vie, l’identité sont des droits. Parce que l’ouverture et la convergence sont (presque !) des devoirs…

L’accueil, par nos partenaires, de notre Bi’gProjet « 2016 année Bisex-style » a été bon, très bon ; alors, contribuez à assurer le succès de nos deux prochains, le « Bi’que-nique » (pique-nique bi) du 10 juillet dès 11h30 au parc de la Villette, et les 23 et 24 septembre, autour de la Journée Internationale de la Bisexualité et de la 2e Marche que nous construisons ensemble et qui ne demande qu’à s’étoffer.

Bon été à toutes et à tous, et protégeons nos amours !

Le 3 juillet 2016