Le cinéma est une grande aventure sans cesse renouvelée dans ses thèmes et ses modalités. Mais l’une des clés pour toucher un public LGBT, notamment bi, est qu’il parle ou aborde des thèmes qui nous concernent et sur lesquels trop longtemps on a fait le silence, par homophobie de réalisateurs, par censure, par conformisme…
Et pourtant ils existent… par exemple, il a fallu parfois l’annonce de SIDA déclaré pour qu’on se rende compte de l’orientation sexuelle de tel acteur, autrefois vu comme « tombeur de ces dames »
Parfois, on pouvait deviner au détour d’une scène une allusion, un effet miroir, un clin d’œil.
Actuellement, si la « morale » (ou une certaine morale) ne règne plus forcément en maître, l’étouffoir peut se faire par le côté économique : le coût des réalisations, le relatif insuccès des premières projections condamnent vite un film de valeur. Pour un Kechiche qui crève l’écran avec « la Vie d’Adèle » et mobilise les médias, combien d’œuvres restées plutôt confidentielles ?
Cela donne d’autant plus de poids à nos ami-e-s passeurs et passeuses de mémoire et porteur de la culture LGBT. Je veux citer, sans prétendre à l’exhaustivité :
- le ciné club 7e genre, qui reprendra ses projections à la rentrée, sans doute le 3e lundi du mois, au Brady (Paris 10e) ; il vient d’ailleurs de se constituer une associations « le 7e genre », que nous invitons à rejoindre (voir sur la page de garde du lien http://www.lebrady.fr/cine-club-7-genre/ )
- Cineffable, festival du film lesbien et féministe (et bi ?), qui se déroule (sous une forme non mixte) fin octobre début novembre, et qui organise en plus régulièrement des projections mixtes (voir site http://www.cineffable.fr/fr/f_prog.htm )
- le festival Chéries Chéris, qui multiplie fin novembre début décembre les programmations de tout format et de tout contenu ; la programmation 2015 est en cours (http://www.cheries-cheris.com/2014/ )
- mais aussi les distributeurs et diffuseurs comme KMBO (films et DVD http://www.kmbofilms.com/) ou Epicentre (http://www.epicentrefilms.com/).
Parfois, nous arrivons à organiser à Bi’Cause une sortie cinéma, mais le nombre en est très inférieur à la sortie de tous les films dont nous devrions ou nous aimerions faire la promotion…
Alors, à vos plumes pour nous faire partager vos impressions et coups de cœur.
L’équipe de Bi’Cause
Quelques films
« Boys », film de Mischa Kamp, sorti mi-juillet 2015
L’histoire d’un premier amour, dans une ambiance adolescente sportive, entre deux jeunes, confrontés au regard voire à l’intolérance de la société.
J’ai aimé ce film pour deux raisons : parce que c’est bien filmé, c’est une jolie histoire, et que je suis un peu « fleur bleue » ; parce que, aux 5 « hommes bio » (4 cisgenres, moi non) qui se retrouvaient autour de la table, pas un n’avait deviné que le cinéaste était une femme. Alors, est-ce par sensibilité féminine que j’ai été plus touché que mes amis ? Certains auraient préféré des relations, disons, plus crues…
Enfin, vous pouvez aller voir son interview (en anglais !) sur le site http://www.lucas-filmfestival.de/en/interview-with-mischa-kamp-boys/ , et dites-nous ce que vous en avez pensé.
Viktoria
« Mezzanotte », film de Sebastiano Riso, sorti en salle fin juin
Minuit, l’heure de tous les dangers, de la ville qui zone, minuit, l’heure des potes en galère, une transgenre, un demi-punk, et ce jeune de 14 ans, que le père forçait à prendre des hormones masculines par injection, et qui s’est enfui du foyer, laissant sa mère aveugle, encore jeune, très désemparée.Minuit, l’heure des mâles qui rôdent dans les quartiers de prostitution où notre jeune héro-héroïne cherche à développer sa personnalité, peut-être à se construire un avenir.
Entre noirceur et espoir, un beau film en nuances et tendresse.
Viktoria
Bonjour.
J’ai vu hier « Love de Gaspar » NOÉ (sorti en salle mi-juillet)
Le film se joue en et dans une seule salle, UGC Cité Ciné Les Halles. Beaucoup de scènes pornographiques, dont certaines sont bisexuelles, et la 3D apporte alors un vrai plaisir supplémentaire. Et j’ai trouvé plusieurs scènes très touchantes.
Le chagrin d’amour du personnage principal est émouvant.
Une banale histoire d’amour, en somme, qui sous l’œil du réalisateur se transforme en œuvre d’art.
https://www.google.fr/webhp?hl=fr#hl=fr&q=love+de+gaspar+no%C3%A9
Posté le 26/07 par un sympathisant de Bi’Cause.
En préparation, la sortie de « La belle saison »…
Si vous souhaitez que Bi’Cause organise une sortie collective, faites part de vos disponibilités.
Ou si vous le voyez avant qu’on réagisse, envoyez-nous vos commentaires.
Merci
L’équipe de Bi’Cause
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