Marche des fiertés de Paris 2022

Texte d’appel Marche des Fiertés 2022
Nos corps, nos droits, vos gueules !

Discours lu par Bi’Cause avant le départ

Bi’Cause a 25 ans cette année.
Plus que jamais notre action est nécessaire pour visibiliser nos orientations, bi pan et +, pour lutter contre les discriminations.
Les personnes se définissant bi, pan, ou tout autre terme en dehors de la mono sexualité, sont encore et toujours victimes de préjugés, de clichés ; c’est ce que montrent les chiffres du rapport d’enquête sur la biphobie et la panphobie, les réactions spontanées qui y figurent, les témoignages lors de nos groupes de parole ou de nos conviviales.
On nous reproche encore et toujours de « ne pas choisir », ce qui est une négation de nos orientations.
Se définir comme pan, c’est être attiré·e par une personne et non par un genre ; se définir comme bi,
c’est l’être par des personnes de plusieurs genres.
Ces spécificités, Bi’Cause les revendique depuis 25 ans même si nos formulations ont évolué.
On nous reproche de « sauter sur tout ce qui bouge », d’être « infidèles », etc. Évidemment être bi/pan ne signifie pas être attiré·e par la terre entière ; comme tout être humain, on peut être par ailleurs mono relationnel ou poly relationnel, dans le respect de notre ou nos partenaires.
Ne parlons même pas des horreurs. Nous accuser de pédophilie ou zoophilie, assez !
Quant à la soi-disant acceptation de la bisexualité ou la meilleure inclusion des personnes bi, si elle
signifie pouvoir se faire passer pour hétéro, ben non. Stop à l’invisibilisation ! Notons que ce prétexte
devient un motif de refus de droit d’asile à des migranz bi, les mettant ainsi en danger de mort.
Si cela signifie une fétichisation des personnes, comme le montrent les nombreux commentaires du
rapport d’enquête, dans lesquels beaucoup de femmes bi dénoncent les demandes de plan à 3… Ah
non !
Cette négation de nos êtres, cette invisibilisation, ces stéréotypes participent à créer une souffrance
mentale chez nombre de personnes, d’autant plus si elles ont été isolées dans le contexte de pandémie.
Bi’Cause, dans son travail inter associatif, par sa présence à cette Marche, et à bien d’autres Prides en banlieue et en région, veut montrer à toutes les personnes bi/pan qu’elles ne sont pas seules.
Elle veut montrer à toutes les autres personnes de la communauté LGBTQIA+ que nous avons besoin
de cette communauté, et de nous y sentir incluz.
Nous sommes contenz de voir les drapeaux bi et pan de plus en plus nombreux dans les Prides, de
voir de plus en plus de personnes des jeunes générations afficher ces orientations.
Venez défiler avec nous, avant de nous retrouver en septembre pour la journée internationale de la
bisexualité (où nous ferons une marche sous le soleil … ou avec des pan’rapluies !!).
N’hésitez pas à nous solliciter, tout au long de l’année.
Ensemble, affirmons avec touz « Nos corps, nos droits », et faisons taire les détracteur·ices.

Discours lu par Bi’Cause sur le podium d’arrivé

La pluie f’sait des claquettes
sur le trottoir
à Paris

Rassurez-vous, je ne poursuis pas, le temps est suffisamment médiocre.
Mais cela me fait aussi penser à un autre extrait de Claude Nougaro, là encore légèrement
modifié :
À quoi ça sert tout ça,
On s’est mouillé pour quoi ?


Vous, vous le savez, nous le savons, dans quels buts on se mouille.
On se mouille pour le respect que toute la société doit à nos corps.
Pour l’avancée de nos droits.
Pour, également, exiger que ce soit les personnes concernées qui parlent ; et les autres,
quand elles nous musellent ou nous combattent, on leur dit : vos gueules !
Vos gueules, cessez en particulier de parler au nom des enfants et des bébés intersexes,
arrêtez les mutilations, écoutez et réparez.
Nous, personnes bi, personnes pan, nous savons aussi à quoi ça sert d’être dans Paris,
d’être ici ce jour :

  • Pour la visibilité de notre cause bi, pan et plus.
  • Parce que, encore trop souvent, nos orientations, nos identités sont ignorées, méprisées, décriées, parfois même par des gays ou des lesbiennes.
  • Parce que c’est super dur à vivre quand on est isolé.e, rejeté.e ; derrière, c’est la santé, voire la santé mentale qui en prennent un coup.

Il y a un slogan qu’on aime bien à Bi’Cause. Il dit : « Y’en a assez, assez, assez d’cette
société, qui ne respecte pas les trans les gouines et les pédés,


et nous y ajoutons une petite extension :
« et les bi/pan ».

Ça donne

Y’en a assez, assez, assez d’cette société,
qui ne respecte pas les trans les gouines et les pédés,
Et les bi/pan
Assez, assez d’cette société.
qui ne respecte pas les trans les gouines et les pédés,
Et les bi/pan

Bon j’arrête, vous avez compris notre volonté d’inclusion, de lutte en commun. Un dernier mot.
Bi’Cause est très fière d’être à nouveau sur le podium, car nous avons fêté le 26 mai nos
25 ans.
Et aussi les 5 ans de notre transformation en assoce bi pan et +, afin de bien rajouter
explicitement la pansexualité/le panromantisme.
Et nous fêtons aussi les 10 ans du premier coming out pansexuel d’un artiste, co-porte-
parole de Bi’Cause, le chanteur Christophe Madrolle, M-a-d-r-o-l-l-e.
Il a donné un concert vendredi 17 juin, à Tours, veille de la Pride dans cette ville qui lui (et
nous) tient à cœur.
Vous pourrez aussi le retrouver à notre petit concert des 25 ans en septembre.

Parce que, c’est sûr, on veut être visibles, et aussi audibles.
Tout au long de l’année. N’est-ce pas, Mesdames, Messieurs qui viennent d’être
élu.e.s ?…