Charlotte Rotman, journaliste à Libération, avait contacté Bi’Cause pour une interview qui a été publiée le 11 janvier 2010. Quatre membres de l’association lui avaient répondu.
Sexualité. Ni hétéros ni homos, ils sont indifféremment attirés par l’un ou l’autre sexe, et revendiquent une identité nouvelle.
Ils n’aiment pas les étiquettes, les cases, les catégories. Cela les oppresse. Ils sont bi et le revendiquent comme un éloge à la liberté. La bisexualité est devenue une cause, la leur. Ils veulent la célébrer avec une «journée de la bisexualité». Ils ont une couleur de ralliement (le violet), une association («Bi’Cause»), un site, un manifeste : «Nous sommes attirés affectivement et/ou sexuellement par des personnes de tout sexe et de tout genre, sans nécessairement avoir de pratiques sexuelles, et nous l’assumons. Nous aimons vivre nos désirs, nos plaisirs, nos amours, simultanément ou successivement. Nous les vivons, comme chacun, de façon permanente ou transitoire.»
Ils veulent rendre la bisexualité – jusqu’ici marginalisée – plus visible, avec un argument imparable : «Nous sommes là.» Bi’Cause a été fondée en 1995 par des femmes. Depuis, l’association (mixte) continue à accueillir de nouveaux membres à qui la société demande de renier une partie d’eux-mêmes. Dans le milieu homo, «les bi ont souvent été vus comme des traîtres, des dissidents qui ne s’assument pas», souligne Nicolas Bernard, président de Bi’Cause (lire plus loin). «On les voit comme des profiteurs, à voile et à vapeur, qui cèdent à toutes les pulsions, complète Nelly, trésorière de l’association. Et les hétéros pensent souvent qu’ils vont remettre « dans le droit chemin » quelqu’un qui a fait une « erreur ».» Les bi sont aussi objet de fantasme, surtout les femmes. «La bisexualité est même devenue une mode, comme un truc qu’il faut essayer», regrette Nelly. Pour elle et les autres, la bisexualité est bien plus que cela, c’est une identité, mouvante et ouverte. Homme, femme, ils racontent chacun leur manière d’être bi.
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